NB : Cet article est un repost d’une de nos newsletter La ChroniK EnerGIVrée datée de 2020.
Cet article est la deuxième partie d’un texte sur le fameux « monde de demain », vous savez, celui dont tout le monde parle mais que personne ne connait.
– Pour lire la première partie, c’est ici que ça se passe
– Pour lire la dernière partie, c’est par là
Maintenant let’s go !
Alors, changera ou changera pas le monde de demain ?
Consultation voyance, allo j’écoute ?
Cette fois, le changement c’est maintenant !!!! Car enfin on ne compte plus les appels à ce fameux tournant social et écologique. Il y a en eu tant et tant dans les trois dernières semaines que cela devient difficile à suivre :
– Appels et tribunes des nouveaux poètes de ce début de siècle : Nicolas Hulot, Muhammad Yunus, 90 grands patrons, les artistes joyeusement mêlés aux scientifiques, Nous sommes demain, Appel à la reconstruction …
– Créations en tous genres : nouveau groupe parlementaire à l’Assemblée « Ecologie Solidarité Démocratie » , nouveau Conseil National pour une Nouvelle Résistance…
– Consultations (Le jour d’après, ReCovery) et hackatons pour penser le monde de demain
– Même l’Europe consulte pour ficeler le Green New Deal, cadrer la finance durable tout en préparant des feuilles de route « ambitieuses » pour la biodiversité et l’alimentation.
On se dit que ça y est, enfin, l’élan devient massif, en tout cas suffisant pour atteindre les fameux 3,5% de citoyens qui génèrent des révolutions. Aurions-nous enfin compris que seule une relance sociale et écologique peut nous permettre de sortir de la crise polymorphe (sanitaire, économique, sociale, écologique…) dans laquelle nous sommes ?
Elisabeth Borne le dit (encore heureux), Emmanuel Macron nous parle « d’un moment de refondation », Ursula Van der Layen appelle de ses voeux à une « solidarité de facto » en Europe …
Ah je respire, nous allons enfin pouvoir bâtir un monde durable, solidaire, plus égalitaire…
Cendrillon, arrête ton char, enfile tes gants et va scanner des masques à 10€ la boite fabriqués en Chine !
Changera peut-être pas si vite…Certains sont résolument peu intéressés par cette transition, le Medef ne prend pas même la peine de s’en cacher. Quant aux premiers signaux émis par les plans de reconstruction des états, ils ne vont pas vraiment dans le bon sens, ni en France, ni dans le reste de l’Europe. Et comme nous n’allons pas compter sur les Etats-Unis ou la Chine pour s’y mettre…
A une échelle plus locale et observable, je suis personnellement perplexe quant à la manière dont ce déconfinement s’opère. Moi qui croyais naïvement que ce confinement nous avait permis de nous recentrer sur l’essentiel, retrouver le temps long, apprendre à s’ennuyer, prendre conscience de l’importance de la nature dans nos vies et pour vivre, du besoin viscéral de lien social…
Qu’est-ce qu’on nous propose en cette sortie de confinement ? Je parle ici de la France, chaque pays ayant une approche spécifique du sujet.
– Les McDo et KFC sont ouverts mais pas les petits restaurants et autres cafetiers de quartier.
– Les supermarchés, hypermarchés, centres commerciaux, chaines de magasins rouvrent à coups de promotions massives (nos boites mails débordent) mais les parcs et squares restent fermés. Ah ce doux vent de la consommation que l’on nous souffle au visage…
– Certes me direz-vous les plages sont à nouveau accessibles, grâce aux efforts soutenus de certain.es maires mais on ne peut pas y être « inactif ». Faut-il en conclure que l’air circule moins bien au bord de l’eau à ciel ouvert que dans les magasins Zara parisiens ?
– Sans parler du monde du spectacle vivant mais heureusement Netflix est là.
Pour les esprits cartésiens, avouons que ce n’est pas toujours facile à comprendre. Mis à part le vélo qui commence à se tailler une jolie part de voie, le reste ne s’apparente pas vraiment à une relance sociale et écologique de l’économie.
Ce n’est pas Marina Rollman qui dira le contraire, dans sa dernière chronique fort sympathique.
D’abord car il est bien trop tôt pour répondre de manière conclusive à la question : le déconfinement rime-t-il avec la fermeture d’une parenthèse et un retour au monde d’avant ou bien annonce-t-il un nouveau chapitre ?
Ensuite car nous allons vivre les cinquante nuances de gris et toutes les autres couleurs de la palette chromatique pour longtemps, rien n’étant binaire dans une transition.
Dans l’incertitude, suivons nos convictions.
D’autres secteurs sortiront gagnants de cette transition, d’autres enfin naitront.
L’enjeu aujourd’hui n’est pas de chercher des réponses plus « durables » – notamment via les technologies – aux moyens de préserver nos modes de vie actuels.
L’enjeu est de diviser par 5 notre empreinte carbone individuelle …donc de réduire notre consommation énergétique. Nous aurons l’occasion d’en reparler.