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Cet article est la première partie d’un texte sur le pouvoir des récits dans la mise en action de l’humain. 

Pour lire la suite : https://planetewakemeup.com/?p=1457&et_fb=1&PageSpeed=off
Maintenant let’s go !


Salut les terriens, 

Je prends enfin le temps d’écrire aujourd’hui pour vous parler justement de l’écriture et de la puissance des récits.

Les récits ont plusieurs fonctions, dont celle de générer des émotions chez nous. Et les émotions – du latin « emovere » – ont pour fonction première de nous mettre en mouvement, de nous pousser à agir. Accepter ses émotions, y compris les émotions négatives, est une étape nécessaire et préparatoire à l’action.

Du récit nait l’action donc. 

Je vous partage deux coups de cœur de la rentrée, deux récits, deux façons de parler du changement climatique et de la possible fin du monde, deux façons de nous pousser à l’action. Chacun avec son ton : l’un poétique, simple et cru, brutal ; l’autre vif, cynique et tranchant. 

Les deux ne font pas dans la dentelle. Pas de faux semblant ici, de toute façon, nous n’avons plus le temps pour cela.

Non, je ne vous parlerai pas de la suite tant attendue de la Reine des Neiges. 

Je ne vous parlerai pas non plus du témoignage absolument bouleversant d’Adèle Haenel sur les violences faites aux femmes dans le cinéma, ce n’est pas le sujet de cette chronique (mais je vous invite tout de même à voir son interview ici).  
Non. Aujourd’hui, je vous parle de deux hommes : Samuel Valensi & Arthur Keller.

Le temps des femmes viendra bientôt 🙂 

Attachez vos ceintures, ça va secouer. 

 

Décoller pour mieux se crasher 

Fables, contes et belles histoires 

Samuel Valensi est auteur et metteur en scène de théâtre. Je vous invite à lire le texte de sa pièce « La merveilleuse histoire de Melone Blu », une bien jolie fable, presque enfantine. En apparence.

Résumé sans divulgacher : « Parti pêcher en pleine nuit, Felice Verduro se perd en mer et fait naufrage. Il découvre une île où pousse un fruit aux vertus fabuleuses. Voyant dans ce « melon bleu » une opportunité de subvenir aux besoins de sa famille, il décide de le cultiver. A force de travail et d’ingéniosité, Felice et sa descendance se retrouvent à la tête de l’entreprise la plus prospère de la région. Les techniques se perfectionnent, les innovations se succèdent, les profits dépassent l’entendement.

Mais, peu à peu, l’exploitation à outrance de l’île fragilise l’équilibre naturel et menace l’empire des Verduro… » 

Le texte est court, sobre, puissant. Les concepts de la croissance économique et tous ses corollaires (innovation, robotisation, confort matériel, investissement financier, dette bancaire, luttes sociales..) sont tous abordés dans une économie de mots extraordinaire, au milieu de dialogues parfois absurdes. Le récit est dominé par les hommes, du clan familial d’entrepreneurs aux institutions publiques en passant par le système bancaire et les travailleurs. Les femmes, quoique minoritaires, ont des rôles importants et symbolisent la conscience de l’état du monde : l’une d’elles finit par perdre l’usage de la parole, signe de son impuissance à arrêter le système qui court à sa perte.   

Nous aussi, lecteurs, ressentons cette impuissance. Il est désagréable, inconfortable de voir se dérouler sous nos yeux notre propre réalité. La tristesse est donc l’émotion majeure que j’ai ressenti à la lecture de ce texte, mais également de la colère au regard de la fatalité du modèle de la croissance infinie. 

 Je n’en dirai pas davantage pour vous donner envie de le lire. Et pour avoir un petit aperçu de la pièce, le trailer ici. 

Samuel Valensi, au delà de son conte écologique, a mis en place une démarche artistique globale  « bas carbone » : plantation d’arbres et financement de formations en agro-écologie (partenariat avec Fermes d’Avenir) grâce aux billets vendus pour les représentations, billets utilisés en monnaie locale auprès de commerçants partenaires, décors et costumes faits à partir de matériaux bio-sourcés, recyclés ou récupérés, zéro plastique et régime végétarien pour tout le monde. Olé !  

Plein de possibilités pour inventer une nouvelle façon de produire le spectacle vivant. A chacun de s’en saisir. 

 

Dans la suite de l’article, découvrez l’art de la chute libre avec Arthur Keller.